
Cet article résulte en fait de ma lecture l’intéressant article de Denis Bismuth (voir lien en fin d’article). Il nous propose une réflexion sur l’utilisation de la Pleine Conscience dans le monde du travail.
L’auteur nous met en garde contre la « gadgetisation » dont pourraient souffrir la Pleine Conscience et la méditation. Il est vrai que de nombreux posts et articles nous présentent cette voie comme un outil qui, pratiqué quelques minutes par jour, suffirait à garantir la zénitude quand ce n’est pas carrément le bonheur.
On est toutefois loin du compte et si le pleine conscience a à nos yeux pleinement sa place au travail, elle n’a rien de l’outil magique qu’on sort de son tiroir quand le stress nous envahit.
Si la pratique se veut simple, il n’est pas pour autant facile de la maîtriser : comme pour une pratique sportive, disponibilité et discipline sont indispensables à l’entrainement à la Pleine Conscience, entrainement qui ne conduit pas forcément à la sérénité mais bien à plus de clarté, plus de … conscience.
Dans son article, Denis Bismuth dit craindre qu’en introduisant la pleine conscience dans les organisations, l’intime puisse être utilisé comme outil de contrôle social. Sans nier le fondement des craintes exprimées, il me semble pertinent que l’entreprise favorise le développement personnel et y accorde espace et moyens (pour autant qu’il n’y ait pas d’intention de manipulation), En tant que manager, que responsable mais aussi que « simple » collaborateur, ce n’est qu’au départ de mon identité privée, de mon intimité, que je vais pouvoir investir et construire mon identité professionnelle, que je vais pouvoir développer mes compétences. Offrir espace et moyens pour consolider ce socle me semble opportun tant pour l’individu que pour l’organisation qui l’emploie.
Se pose évidemment la question des intentions, de la qualification des intervenants mais aussi de leur éthique et de la forme qui, si elle doit tenir compte des impératifs du monde du travail, se doit aussi de préserver le cœur de la pratique de la Pleine Conscience.
Introduire la Pleine Conscience en entreprise demande donc réflexion et engagement, tant de la part des participants et de l’entreprise (et en ce compris, ses responsables)… que de la part des intervenants qui doivent veiller au respect d’un cadre déontologique strict.
Si les notions de responsabilité et d’agilité sont de plus en plus communément admises dans la gestion des organisations d’aujourd’hui, peut-être la Pleine Conscience constitue-t-elle, si pas la condition sine qua non à leur saine application, au-moins une assise intéressante, un fondement…
Conscience des choix, des conséquences, des valeurs, du sens des actions menées,… Et si nous osions franchir le pas vers l’entreprise consciente ?…
L’article de Denis Bismuth : Mindfulness, élu produit de l’année
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